"La Parisienne" : Une série de photographies entre joie de vivre, féminité et amour de Par
Entretien avec la jeune photographe Margaux Rodrigues
"Ce que je souhaite transmettre par cette série : des couleurs, la découverte ou la redécouverte de lieux afin de donner envie aux gens de s'y rendre et surtout des portraits de parisiennes pleine de joie et de vie."
Margaux Rodrigues est une jeune photographe de talent qui a lancé un projet de série de photographies dont l'idée est simple : Prendre des portraits de parsiennes intra-muros dans leur lieu parisien préféré. Un projet sensible, riche en découverte et dont l'idée première est celle de partage.
Pour commencer, parles-nous un peu de ton parcours. Comment en es-tu venue à la photographie ?
Passionné par l'Art sous ses multiples formes depuis l'enfance, j'ai le souvenir d'avoir dès le plus jeune âge, pris des photos avec les petits appareils jetables. J'ai décidé d'en faire mon métier à l'âge de 15 ans, lorsque j'ai eu en main le boitier numérique de mon oncle. J'ai pu alors expérimenter et travailler le cadre quasiment à l'infini.
Comment as-tu eu l’idée de cette série de photographies intiulée "La Parisienne" ?
En Novembre dernier, j'avais pour projet de photographier une comédienne rencontrée quelques semaines plus tôt. J'ai eu l'idée de réaliser une sorte de portrait journalistique en la suivant une après-midi dans ses lieux préférés parisiens, le tout accompagné d'un texte décrivant ses choix, ses coups de coeur et ses bons plans, à la manière d'un article hebdomadaire. l'idée murissant, j'avais pour projet d'en réaliser une série.
Très peu de temps après cela, Paris a malheureusement été touchée par les attentats du 13 novembre 2015 qui m'ont, comme tous les parisiens, beaucoup touchée.
La réalisation de cette série, positive, en couleur, de gens plein de vie et d'amour pour leur ville est devenue une urgence et une obligation thérapeutique pour moi. J'ai réduit les lieux et le portrait à un seul pour donner plus de force au projet.
Pourquoi Paris ? Et pourquoi des femmes exclusivement ?
Paris est un jusque dans ses moindres pavés un livre d'Histoire, on y trouve comme dans chaque grande ville, une multitude de gens différents en tous points. C'est un repère pour la culture et l'Art, un passage obligé pour les gastronomes et amateurs de cuisine. J'aime l'idée que les lieux choisis puissent être n'importe lesquels des parcs aux bistrots, en passant par les ruelles et les musées. Ils peuvent également être plus personnels et raconter un élément d'histoire de la personne photographiée. Découvrir un lieu par ses habitants est pour moi la plus belle manière de le découvrir.
Le choix de Paris intramuros et des parisiennes intramuros est pragmatique.
Pourquoi les femmes? La Femme est pour moi symbole de douceur et de force. elle est à la fois belle et inspirante, sous toutes ses formes, physiques et psychiques. Elle est un des éléments de ce monde qui m'inspire le plus et j'aime lui rendre hommage au travers de mes recherches et de mon travail photographique.
La Parisienne :
Kaouther Ben Amor, danseuse orientale.
"J’habite Paris dans le 18ème depuis 10 ans."
Son coin parisien :
Le Café des Deux Moulins.
"J’ai choisi le Café des Deux Moulins d’Amélie Poulain car c’est ce film qui m’a donné envie de rentrer à Paris après mes études universitaires en Angleterre. Il m’a donné envie de choisir ma vie et de réaliser ce que j’aime et non pas ce que l’on attend de vous. J’ai travaillé pour le cinéma pendant plusieurs années et ai même collaboré avec Jean-Pierre Jeunet... J’ai décidé par la suite de me consacrer entièrement à ma carrière de danseuse que je développais en parallèle. J’enseigne à Cité Veron où j'ai débuté et voyage aujourd'hui avec ma danse à l'international. Ma vie de quartier est à rue Lepic, j’aime m’y poser, y prendre un café et bien sûr briser la croûte des crèmes brûlées avec la pointe de la petite cuillère..."
crédit photo : Margaux Rodrigues
Comment t’y prends-tu pour effectuer ces différents portraits ?
Le procédé est assez simple : par mes contacts et bouche à oreille, je rencontre des parisiennes leur parle du projet. leur envoie le questionnaire. Nous convenons d'une rencontre dans le lieu choisi, discutons afin qu'elles m'expliquent leur choix et rapidement leur parcours, la plupart du temps elles me racontent des anecdotes passionnantes sur elles et leur lieu ce qui donne à ce dernier une toute nouvelle dimension. Le temps du portrait est variable mais ne dépasse généralement pas la demie heure.
Que souhaite-tu véhiculer, faire ressortir à travers ces photographies ?
Ce que je souhaite transmettre par cette série : des couleurs, la découverte ou redécouverte de lieux afin de donner envie aux gens de s'y rendre et surtout des portraits de parisiennes pleine de joie et de vie.
La Parisienne :
Mélina Tranchand, danseuse.
"J'habite le 13ème, vers Maison Blanche, depuis 5 ans."
Son coin parisien :
L'Opéra Garnier
" Dans ma carrière j'ai souvent eu à danser dans des lieux porteurs d'histoires et aux ambiances particulières... mais jamais à la hauteur de l'Opera Garnier. Ce fut mon premier contrat professionnel.J'ai découvert l'Opéra dans ses moindres recoins, eu la chance de voir des endroits inaccessibles au public et appris beaucoup sur son Histoire, comme par exemple, le fait qu'il soit construit sur l'eau ou qu'il possède ses propres cloches.Sans être danseur de ballet ni, encore, de compagnie, je pensais cette scène inaccessible. C'est avant tout pour cette raison que le moments des saluts, devant le public à son tour éclairé, restera mémorable."
crédit photo : Margaux Rodrigues
Paris est aujourd’hui est la ville du romantisme, de la culture etc. Mais depuis peu, malheureusement, elle est aussi synonyme d’attentats. Comment ce projet raisonne-t-il en toi vis-à-vis de cette actualité ?
Ce projet a pris sa forme actuelle et sa rapidité d'exécution à cause des attentats. Il raisonne comme une résistance pacifique et intellectuelle face à la barbarie de ces individus que je n'oserais plus qualifier d'êtres humains. J'aimerais que ce genre de réponse suffise face à de telles horreurs, bien que je sois profondément convaincue du contraire.
Comment qualifierais-tu ton esthétique, ton style ?
Si je devais vraiment le qualifier : Eclectique. Mais je me considère plutôt comme une chercheuse et j'aime puiser l'inspiration partout où elle pointe le bout de son nez.
La Parisienne :
Mi Kwan Lock, comédienne.
"Après maints aller-retours, je suis de nouveau parisienne depuis 2013. J'habite le 13ème, entre la Butte aux Cailles et les Gobelins."
Son coin parisien :
Le Temple Bouddhiste du 37, rue du Disque
"Trésor bien gardé sous la dalle des Olympiades, c'est un lieu où je me sens chez moi, entourée d'amour et de bienveillance, un lieu où je prends le temps de me retrouver, me ressourcer, prier (*Guan Yin, *L'empereur Zhen Wu notamment) demander conseil, un lieu de partage et de sérénité. Tout le monde est accueilli, sans distinction de religion ou de couleur. C'est ainsi que je rêve le monde..."
*Boddhisatva de la Compassion et de la Miséricorde, "Guan Yin" est également considérée comme le symbole de la Mère Divine, de la dévotion, de la sagesse, de l'amour et de la fertilité.
* Zhenwudadi (真武大帝, « Empereur Zhenwu est un dieu taoïste stellaire qui gouverne le ciel septentrional. On prie Zhenwudadi pour demander la longévité.
crédit photo : Margaux Rodrigues
Margaux Rodrigues est toujours à la recherche de parisiennes voulant bien se prêter au jeu de ces portraits. N'hésitez pas à la contacter : margaux_rodrigues@yahoo.fr
Pour suivre la progression de cette série de photographie, rejoignez la page facebook : https://www.facebook.com/laparisiennephoto/
Et retrouvez Margaux Rodrigues sur : http://margaux-rodrigues.tumblr.com/ et sur http://www.margauxrodrigues.com/
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